TEXTES DES ARTICLES
Le journal de l’A.F.R.E. (prononcez “AFFREUX”) pour l’année 1997-1998. L’ A.F.R.E. est l’Association des Faluchards deRennes, association type loi 1901 à but apolitique, acconfessionel, à but non lucratif. Copyright AFRE & P’tit Joe
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Editorial Enfin, le journal de l’AFRE est né avec une ambition simple: être un lien entre les acteurs qui constitue l’association: VOUS! les Faluchards de Rennes. Mais rappelons-nous un instant quel est le rôle premier de la Faluche. Dans cette jungle universitaire aux multiples filières, aux campus excentrés où l’anonymat est de mise, elle sert de passeport étudiant. Connaissant le code, il n’existe plus de barrières: en un seul coup d’œil, les goûts et les couleurs de notre interlocuteur nous sont familiers. Les préliminaires devenant superflus, on en vient de suite à l’essentiel…boire un pot et chanter des paillardes. Bref, tomber dans la convivialité! Il n’est pas rare que ces chansons de salle de garde rappellent de vieux souvenirs à un grand-père croisé dans la rue au détour d’un rallye. Tout de suite la conversation s’engage. Et oui, lui aussi arborait fièrement ce large béret de velours noir. La Faluche en plus de rapprocher des étudiants d’une même génération, bannit la barrière des ans et traverse les siècles. Prenant modèle sur sa coiffe, l’objectif de l’AFRE est de faire de ce journal une revue de rencontre, de référence avec un poil de confrontation, un soupçon de réflexion et un brin de régionalisme. Une revue de rencontre donc, où l’actualité estudiantine ne doit pas nous échapper, qu’elle soit locale, régionale, nationale ou européenne. Et oui européenne! Au fil des ans, la notion de distance s’amoindrit et l’Europe se rapetisse. Il n’est pas rare de croiser des belges avec leur Penne ou des espagnols avec leur Tuna. Même en France, les traditions estudiantines sont diverses: l’ordre du Bitard (LST), les fanfares, le royaume de la Basoche, le Calot, les congrès, les Galas, les baptêmes…et patati et patata. Promis, on vous parlera de tout ça! Une revue de référence également. Le temps est notre ennemi, tout change, tout bouge et le savoir hérité des anciens se perd avec leur départ. Tout se mêle, se confond «j’ai entendu dire que… il paraît que…». Il faut empêcher que les années nous glissent entre les doigts. C’est ce qu’avait compris les gars de l’AGER* «la vieille» (*Association Générale des Etudiants Rennais) celle de 1900 qui avait leur propre journal: l’A, “Le premier journal français…par ordre alphabétique”. Le premier numéro sort en 1919. Ils y racontaient leurs congrès nationaux et internationaux, la grande UNEF, les premiers galas, les amicales,… Saviez vous qu’en 1920, la Fédération des Etudiants Bretons existaient déjà (NDRL: il y en a «des» qui n’ont pas inventé l’eau chaude), que le REC a été fondé par l’AGER…? Malheureusement la publication stoppe en 1962, et avec, la mémoire des étudiants de Rennes. A nous de raconter notre époque et de la transmettre aux prochaines générations. Une revue de réflexion et de confrontation. Chaque numéro posera une question sous forme de forum et les réponses les plus pertinentes vous seront retranscrites. Ca fera avancer le Schmilblick, préparera la réunion des Grands-Maîtres où tous les ans on y enc….le les mouches d’une force énorme. Y’en a marre de perdre du temps. La confrontation des idées est nécessaire pour un débat constuctif. « La confrontation, c’est aussi l’échange.» Le tout sera agrémenté d’un brin de régionalisme. Il est facile dans les congrès de chanter la Paimpolaise, de réclamer du foin pour nos vaches, et de scander “Bretagne Libre” en brandissant fièrement notre drapeau national: le Gwenadu… ou le Gwehna du, ou le gouennadu; question à 10 balles. Il est presque sûr que bon nombre d’entre nous ne savent pas l’écrire correctement et encore moins son histoire et sa signification exacte. Pour réponse, c’est le Gwenn ha du, officialisé en 1925, et pour la signification, on vous racontera le tout une prochaine fois. Il faut être fier de la Bretagne, mais il faut savoir la raconter, la faire aimer. Dès que cela sera possible, un ou deux articles agrémenteront ces colonnes de légendes, de vieilles traditions et de notre histoire riche. Voilà donc le numéro 1 de la première année. Peut-être aurons nous un jour dans les mains, le numéro 1 de la 99ème année. Ce jour là, il faudra faire péter le champagne avec la Faluche sur l’épaule gauche, coté cœur avec une larme sur la joue. Ce travail ne pourra se perpétuer sans votre aide; c’est vous qui ferez le succès de cette revue, par la lecture et vos articles. Faluchement Vôtre. P’tit Joe GM Sciences 92-93 |
SOMMAIRE
Page 1… Vous y êtes! Page 2… Classification des Faluches dans l’ecosystème rennais. Page 3… Baptême Sciences Page 4… Nos ancêtres étudiants Page 5… Baptême Pharma, Médecine, Droit. Page 6… Origine de la Faluche. Page 7… Bureau de l’AFRE Coup de gueule Un peu de philo Page 8… Notre partenaire Abonnement Remerciements |
CLASSIFICATION DES FALUCHES GENERALITES La faluche est un animal à fourrure noire recouverte d’une autre peau satinée ou à fourrure selon son groupe ethnique. Elle entretient une symbiose avec une autre espèce : L’Etudiantis ; suit un mode de vie colonial à structure hiérarchisée : En clair, elle dépend selon les ethnies d’un grand maître ; individu ayant une excroissance métallique sur sa face distale. Enfin pour ce qui est des caractères généraux, elle possède une sélection naturelle le jour des naissances, qui est plus ou moins complexe selon les ethnies EMBRANCHEMENT DES FALUCHIS FOURRUS CLASSE DES MEDICALIS : Très grand groupe ethnique à fourrure rouge. Son acolyte symbiotique : L’Etudiantis Médicalis la délaisse quelquefois, on dit en langage scientifique que l’Etudiantis sort nu. Sélection naturelle peu contraignante. CLASSE DES DENTAIRUS : Groupe à fourrure bordeaux, proche des Médicalis car ayant une maturation sexuelle commune lors de la 1ere année. Sélection naturelle ludique : Ils sont connus pour leurs petites joutes lors de la naissance de nouveaux individus. CLASSE DES PHARMACIS : Très grand groupe ethnique à fourrure verte. Sélection naturelle très (hard)ue, son camarade de symbiose n’hésitant pas à se délester de tout vêtement pour honorer la faluche. CLASSE DES PARAMEDICALUS : Groupe à fourrure rose comportant quelques individus. Espèce dite ‘bâtarde ‘ du point de vue biologique car elle n’a pas de grand maître. Sélection naturelle qui dépend donc de l’ethnie avec laquelle ils ont des affinités. EMBRANCHEMENT DES FALUCHIS SATINUS CLASSE DES SCIENTIS : Grand groupe à peau satinée violette qui se divise en 3 sous classes #SOUS CLASSE DES SCIENTIS PURIS : Quelques individus à chaque gestation #SOUS CLASSE DES SCIENTIS PHARMACIS:Quelques individus par-ci par-là #SOUS CLASSE DES SCIENTIS MEDICALIS :Individus qui se divisent en 2 ordres : SCIENTIS MEDICALIS MEDICALIS : Reconnaissable à une fourrure rouge omniprésente sur leur corps et regagnant souvent les médicalis y compris le jour de leur naissance. SCIENTIS MEDICALIS SCIENTIS : Individus ayant une fourrure rouge mais ne prenant pas le dessus sur leur peau violette. Ils se regroupent souvent avec les Scientis y compris le jour de leur naissance. En tout cas, leur sélection naturelle est ardue et à tendance à s’orienter vers un nouveau mode de vie : ‘LE B 52’. ® BIG-BANG CLASSE DES DROITICUS : Groupe à peau satinée rouge. Mode de vie très spécifique : En effet, ils ne se déplacent qu’en banc et seulement s’ils peuvent rencontrer des faluches de même couleur. Sélection naturelle peu contraignante. CLASSE DES ECOSCIENTIS : Groupe à peau satinée orange qui est malheureusement en voie d’extinction : C’est une espèce protégée dont la sélection est peu connue. CLASSE DES LETTRIS : Comme les, paramédicalis, espèce dite ‘bâtarde’ biologiquement. Ils ont des affinités avec les Scientis d’où leur participation à la sélection naturelle de ces derniers CLASSE DES ARTPLASTICUS : Un seul individu présent à peau satinée bleue ayant des affinités avec Pharmacis et Scientis afin d’exprimer ses talents. CLASSE DES BTSUS : Espèce à peau satinée blanche malheureusement disparue. LES INCLASSABLES : LE BIG BANGUS : Individu Scienticus Pharmacus paramédicalus à l’appareil génital hypertrophié et possédant une excroissance photographique importante. Présent à toutes les sélections naturelles afin d’y exprimer ses talents. LE GOUGOU : Individu droiticus barmanicus passionné des sports (à vélo, avec un accordéon, avec un ballon ovale ou en chambre avec du dermofil indien ) .Grand catalyseur de chaleur et d’énergie lors des rassemblements ethniques. CONCLUSION : Malgré cette classification, cette diversité de couleurs, de comportements…Tous ces individus sont des faluches, l’animal le plus sociable de son règne qui permet donc à son camarade symbiotique : L’étudiantis de vivre dans une ambiance conviviale, d’honorer les 3B, de respecter les anciens: En bref de faire vivre l’esprit rabelaisien. Faluchement vôtre ERWAN dit BIBISURF NB Pour les paramédicalis : Désolé pour le terme «espèce bâtarde » mais l’espèce l’était encore lorsque ce texte a été rédigé. |
Jeudi noir chez les Sciences. Jeudi 13 Novembre, la journée s’annonçait glauque, il pleuvait, le vent soufflait ; je n’arrivais décidément pas à me lever de mon lit ! je pensais aux innombrables méchancetés que j’allais faire à mes nouveaux faluchards (dagobi, B52, cap Fréhel, escargot…). Je décidais de faire les courses (godes, manche à balai, vaseline…) et de préparer une concotion infâme. Le RDV était fixé à 19H à la Baleine Bleue, située dans les faubourgs de la ville. A mon arrivée, le bar était déjà rempli de gens avec des chapeaux à pin’s. J’apercevais mes nouveaux baptisés, le teint pâle, le main tremblante, grillant clope sur clope. Après le repas, n’ayant pas pu avaler grand chose, je les fîs passer 2 par 2, les yeux bandés, dans l’arrière salle sombre, ce qui devait être la chambre d’interrogation et de tortures. C’est là que nous les baptisâmes tous…..et que j’y perdis ma voix. Les tortures terminées, je sortis de cet endroit de débauche et retourna à mes occupations : ma thèse sur le pourquoi du comment du sommeil. Bonne Nuit ! MARMOTTE GM Sciences 96-97 |
Rapport. J’ai l’honneur de rendre compte à Monsieur le Commissaire Central que des élèves du Lycée ont adopté la même coiffure que les étudiants et acheté des bérets exactement semblables. Aujourd’hui pour protester contre ce mode de coiffure que les étudiants veulent se réserver à eux seuls, ceux-ci se sont formés en groupe d’environs 200 et sont allés attendre les élèves à la sortie du Lycée à 4 heures du soir. Là, ils ont crié sur les élèves en les poursuivant sur les quais. Arrivés au pont de Berlin, une bousculade, sans être trop violente, s’est produite entre étudiants et lycéens et le béret de l’externe Haméon, âgé de 16 ans, demeurant chez ses parents rue Chateaurenault, 4, a disparu ; il suppose qu’il a été jeté dans la rivière. La police a fait dissiper ce rassemblement qui se composait à ce moment d’environ 300 personnes rue de Berlin. Des renseignements que j’ai pu recueillir après avoir rétabli l’ordre, il résulte que depuis hier matin, une cinquantaine de Lycéens (externes et internes) portent le béret qui n’a aucune distinction de celui des Facultés. Ce matin, M. le Proviseur, prévoyant sans doute une protestation de la part des Etudiants, aurait engagé les élèves à faire disparaître les rubans de diverses nuances et à ne laisser autour du béret, que le petit galon doré. Les élèves s’y sont conformés mais malgré cela, les étudiants voulant absolument qu’il n’y ait qu’eux à porter cette coiffure comme l’exigent leurs camarades des autres villes, demandent à ce que les élèves en adoptent une autre complètement distincte de la leur ; ils déclarent vouloir recommencer leur manifestation tous les jours jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction. Rennes, le 19 février 1889, L’Inspecteur de police. |
<< Nos ancêtres étudiants
Le document qui vous est présenté ci-dessous est un rapport de police manuscrit décrivant une manifestation pour le moins originale, à la fin du siècle dernier. Le document se trouve aux archives municipales de Rennes, accompagné de trois lettres manuscrites concernant aussi la manifestation. Précisons que l’une de ces lettres émane du maire de Rennes et est destinée au président de l’A.G.E.R. (Association Générale des Etudiants de Rennes). Elle est datée du 20 février 1889 et atteste donc de l’existence de l’Association Générale à cette date. D’autres sources indiquent que l’A.G. de Rennes a été fondée en 1887. Mais je n’ai retrouvé aucun document d’époque (déclaration officielle, statuts, composition du bureau, …) confirmant officiellement cette date. Des quatre documents relatifs aux mêmes faits, le rapport de police est le plus ancien. En outre, il détaille clairement la situation dans un style que vous saurez apprécier, j’en suis sûr. Ne voulant pas tout dévoiler avant votre lecture, je n’ajoute rien. Le texte est, de toute façon, assez explicite. Juste une chose : regardez la date ! L’NRV |
Le beaujo nouveau est arrivé !!! Le beaujo nouveau est arrivé !!! Le jeudi 20 Novembre s’annonçait bien. Et oui, le beaujo arrivait à 0h00. Ah, quel plaisir de goûter, regoûter et encore regoûter…. ce vin parfumé cette année à la framboise (enfin, il paraît….. ). Le goût, la saveur du beaujo est une chose, mais n’oublions pas l’ambiance, l’atmosphère de cet événement international !!! Qu’il est bon de vaciller dans les rues rennaises submergées de rejets gastriques (Plouf!! Tiens, j’ai marché dedans – Ha, je l’ai évité celle-là – Mais on m’a gerbé dans ma capuche !!… ). En ce qui me concerne, la soirée beaujo à rapidement été écourtée. Je suis tombé en embuscade à la Corpo Pharma sans comprendre ni comment, ni pourquoi. Il n’y avait que des faluchards venant du monde entier. L’ambiance était sympa, chaude, un peu trop chaude même. Tellement chaude qu’il a fallu enlever quelques fringues (et on recommence…). Bien entendu, la température ambiante restant fortement élevée, la déshydratation menaçait chacun de nos organismes. Alors pour lutter contre ce fléau, il a fallu boire, boire, boire, boiiii… . Ce qu’il y a d’agréable, c’est que pour une fois, à mon égard, ils n’ont pas été regardant sur la qualité du breuvage: ils m’ont donné du champagne. Alors, de mon côté, j’ai fait un geste: cette fois-ci, je n’ai pas vomi !!!! Oh, je sais, les nostalgiques regretteront les superbes fusées inondant de splendeur les yeux des spectateurs. Mais pour du champagne, il m’a semblé plus honorable de ravaler plutôt que de gerber. Mickaël GM pharma 97 |
Toute première fois, toutoute première fois… Après un bon gueuleton, durant lequel je n’ai quasiment rien mangé, ma première fois est arrivée. J’entrais dans le vif du sujet. Excité, énervé, angoissé, je devais assurer: ils étaient 15. Une équipe de rugby mixte, avec pour entraîneur… une peluche. Ils devaient tous passer par moi; quelle forme il me fallait avoir ce soir là! Ca moussait, ça coulait, les filles avalaient par gorgée, tout comme les garçons. Ils étaient prêts à tout, surtout à m’épuiser avant la fin. Tandis que le public rentrait et sortait régulièrement sans jamais arrêter de me regarder, moi j’accélérais la cadence, sentant peu à peu mon gosier s’assécher. J’étais vidé, mais rapidement je me sentis plein de ressources pour continuer toute la nuit, avec ces nouveaux rois d’un soir, qui ont eu la délicatesse de nous rejoindre dans la grande famille du bonheur. MIMOSA GM Droit 97 |
39… Ils étaient 39, 39 juvéniles naïades et candides éphèbes à vouloir la pauvre bolognaise. Les plus attentifs ou les plus au fait d’histoire, aurons tout de suite compris que je ne parle pas ici de cette sauce italienne qui accompagne si bien (et à si peu de frais) les nouilles zé autres préparations ritals. Pour ceux qui, asthéniques du neurone, paralytique de la synapse, aphasique du bulbe, n’auraient pas encore compris, je parle bien sûr de la Faluche. 39! Ce n’est plus un Faluchage! C’est de l’usinage direz-vous… et bien non! Et pour deux raisons: la première, je ne suis pas un adepte du taylorisme, du travail à la chaîne. Je ne suis pas le Stakanov de la Faluche. En plus, vu ce que je m’étais mis derrière la cravate pour me déstresser de cette première grande soirée de mon mandat, je crois que je n’aurais pas pu tenir un rythme soutenu toute la soirée, au risque de me retrouver en FA, puis en TV et en FV (Ndlr: seuls les carabins peuvent comprendre.) nécessitant un CEE pour nous ramener à un rythme sinusale… Mais je m’égare… La seconde qui cette fois est compréhensible par tous et toutes: j’ai une paire de burnes énormes. Je ne vois pas bien le rapport, mais c’est toujours intéressant que vous le sachiez au cas où… En outre, je bénéficiais de l’appui, non négligeable, de celui qui m’a formé, qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui, un peu à son image, un petit grand maître blond, avec du bide: Erwan (Merci à toi… Snif…). La soirée c’est plutôt bien passée. Nos nouvelles recrues semblent décider à porter haut les couleurs du béret à épinglettes, et continuent à me demander pourquoi je ne leur avait pas conseillé de prendre des bottes en caoutchouc pour la soirée. En effet, dans cette esprit de franche camaraderie, de communion disais-je même autour de ce couvre-chef, nous nous sommes laissés aller à quelques libations cidresques à tel pont que j’ai quasiment dû finir la soirée en scaphandre de plongée pour achever les baptêmes, les bouteilles au dos. Toujours est-il que le lendemain, je ne sais pas si c’est la narcose ou l’émotion de la soirée, nombreuses et nombreux étaient ceux victimes de l’ivresse des profondeurs. LUDO GM Médecine 97 |
Bologne ou le pourquoi de l’adoption de la Faluche Ï Ð Les fêtes de Bologne ont marqué l’esprit des étudiants français, et ce jusqu’à nos jours. Dans les codes de la faluche, nous trouvons “Elle (la délégation française) adopta le béret de velours des habitants de la région bolonaise, en souvenir du congrès qui fut parait-il, magnifique.”(Code de la faluche, plaquette du 104° anniversaire de la faluche, Poitiers 1992). Plus proche des fêtes de Bologne, en 1889, l’A. de Paris tient une Revue théâtrale de M. Carré, G. Berr et Duharnois. Cette Revue avait pour titre Vive la Bologne, Messieurs !. Les fêtes de Bologne, nous l’avons déjà observé, marquent les premières apparitions des étudiants français en public et à l’étranger. Grâce à Ernest Lavisse, présent lui aussi à ces fêtes, nous avons un témoignage précis du déplacement des étudiants parisiens, consignés dans deux discours (Les fêtes de Bologne, compte-rendu “détaillé” des fêtes,Lavisse p290. Le retour de Bologne, allocution prononcée à la réunion des étudiants de Paris du 23 juin 1888, Lavisse p319). L’association des étudiants de Paris communique aux autres associations étudiantes françaises l’invitation qu’elle a reçue, l’engageant à se déplacer à Bologne pour fêter le VIII° centenaire de son université. Peu d’étudiants français y sont allés, Lavisse annonce le chiffre de six parisiens. En août 1888, l’A.G.E. de Montpellier envoie ses félicitations aux étudiants parisiens et marseillais qui étaient à Bologne. L’inspecteur général des Facultés des lettres et président honoraire de l’Association Générale des Etudiants de Paris, Michel Bréal en visite à Montpellier le 22 juin 1888, trouve regrettable qu’une Université d’à peine deux siècles de moins n’ait eu de représentant à l’anniversaire de l’Université de Bologne. Bologne fut un événement considérable de l’époque. C’est pourquoi il parait juste de lui consacrer une étude particulière, c’est à Bologne que fut adopté le béret étudiant: la faluche. Les professeurs et les étudiants parisiens arrivent en train, à Bologne le dimanche 10 juin 1888 à 5 heures. II y a six étudiants délégués par l’A.G.E. de Paris. Ils n’étaient pas sans quelques appréhensions. Ils ne représentaient plus la France victorieuse ! De plus, à Bologne, les étudiants allemands étaient nombreux. Les jeunes Français n’ont pu arriver le samedi, jour de la réception de la jeunesse par la jeunesse. Mais ils purent lire dans la presse les “ovations adressées aux étudiants de Berlin, Heidelberg et autres lieux, comment ils avaient répondu aux saluts des camarades italiens et aux sourires des dames, en agitant leurs chapels de velours à plumets, ou en levant et abaissant leurs longues rapières. Quelle figure allaient faire nos six français, en chapeau et petit veston ?” (Lavisse, p294). Pour tout seul ornement ils n’avaient que leur drapeau tricolore “à l’approche duquel, en juin 1859, les Autrichiens avaient abandonné Bologne.” (Lavisse, p297). Mais tous les étudiants sont à la gare, en tenue, et les Français accueillis aux cris de “Vive la France ! Viva la Francia”. Le drapeau français est embrassé partout ce n’est qu’effusion. Mais certains avaient une réaction plus prude; “Très courtoisement, les étudiants d’Allemagne saluaient de la rapière”. Les Français quittent la gare en voiture à cheval. Dans l’enthousiasme général, les chevaux sont dételés et des étudiants bolonais prennent leur place. II en fut de même pour les Allemands. II s’engagea ensuite une course des deux véhicules dans des rires et cris de joie. Les Français arrivèrent les premiers au logis. Le lendemain, les étudiants sont allés accueillir le roi à la gare, et ont réussis à se faire remarquer par lui. Ils prennent la tête du cortège sans le demander. Un étudiant allemand avec sa rapière et un étudiant italien viennent alors se poster auprès de l’étudiant français en tête qui portait le drapeau. Le lundi après midi fut inaugurée la statue de Victor-Emmanuel. Le roi et la reine font le tour des corps d’étudiants. La bannière française est en tête, place qu’elle avait réclamée, en souvenir de 1859. Le mardi 12 juin s’est déroulée la grande cérémonie universitaire à l’archiginnasio, en tenues solennelles. Les étudiants précédèrent les professeurs. C’était là un rassemblement de tenues qui ne pouvaient pas laisser indifférents les spectateurs. “Toutes les formes des coiffures d’autrefois, bonnets ronds, toques, bérets, tricornes et quadricornes; les manteaux et les robes des vieux magistrats, les longs manteaux de drap noir à parement de velours des Scandinaves, les amples robes de soie noire des graves romains, les pèlerines de soie rouge écarlate des Espagnols, la pèlerine violette d’un abbé hongrois, suivi d’un professeur de géologie qui portait la tunique nationale, avec le bonnet à aigrette et le sabre recourbé; les robes allemandes, les plus doctes de toutes, car elles sont exactement celles du moyen âge; les nôtres, plus modernes, plus légères et plus vives, défilèrent, une heure durant, au petit pas, entre deux haies d’une foule curieuse, gaie, sympathique, qui se tassait sous les arcades, se pressait aux fenêtres d’où pendaient des étoffes éclatantes, souriait, battait des mains, jetait des fleurs et des feuillages, la plus aimable foule que j’aie [sic] jamais vue.”(Lavisse, p 304-305). Lorsque les professeurs français firent leur discours, ils furent salués par trois cris de “Francia”. II y eut trois “Germania” après le discours allemand. “Le public avait le sentiment qu’il fallait faire à l’Allemagne et à la France une part égale “. (Lavisse p308). II y eu des banquets, des fêtes où la gaieté était de mise.C’était la première fois qu’une députation d’étudiants français figurait à l’étranger dans une fête solennelle. Et même s’ils se sont conduits à merveille “Ils ne sont pas organisés pour ces cérémonies. Leur habit noir rehaussé seulement par une cocarde à la boutonnière et par un ruban en sautoir était bien sévère dans ce ruissellement de lumière et de couleurs. Aussi, une heure après leur arrivée, avaient-ils adopté les petits bonnets de soie des étudiants bolonais. C’est ce qui a fait dire sans doute à des malintentionnés qu’ils avaient pris les couleurs allemandes.” (Lavisse p 314). (à suivre N°2)
“LA FALUCHE une forme de sociabilité étudiante” Manuel SEGURA Mémoire de maîtrise en Histoire – Poitiers 1994 |
FALUCHARDS , FALUCHARDES, Une nouvelle année voit le jour pour l’AFRE… Mais tout d’abord, qu’est ce que l’AFRE*? (*prononcez “AFFREUX”) Ce n’est pas que les Grands Maîtres ! Vrai /faux. Petits et anciens faluchards peuvent y participer, après tout que serait l’AFRE sans faluchard? Je fait donc appel à votre sens des traditions estudiantines ; venez apposer votre nom, à la postérité, sur le « FALUCHEMENT VÔTRE » qui sera notre témoignage au …..(comment est ce qui dit le monsieur avec le bonnet rouge : Cousteau !!) ….aux générations futures de faluchards, tout comme l’A l’avait fait des années auparavant. Après ce résumé de dis(court) à la De Gaulle, présentons ce bureau qui vous fera passer une année haut en malt et houblon : à la présidence, le non moins célèbre par son oreiller et ses fréquentes hibernations : Marmotte(GM Sciences). à la trésorerie, le lever de coude le plus rapide de la place de Rennes : Twix (Pharma) au secrétariat, la planche de surf toujours à la main (à quand un CA à St Malo) : Bibisurf(Sciences) aux vice-présidences : partenariat, il a battu des records de Gamma GT, le matin aux Urgences : Ludo (GM Médecine) au journal, avec son incapacité à reconnaître le Pastis du Ricard à partir de 2H du mat’ : Mikaël (GM Pharma). (Ndlr: houououuu!) Aux soirées, avec toujours des idées aussi délirantes que alcolisées et poursuivit 24H/24 par une bouteille de Chouchen : Alexandre(GM Droit). Les autres GM, n’ayant pu venir à l’AG se verront attribuer leurs postes en appellant le 08 36 68 69 69 (demander ma secrétaire personnelle : Katia). Je vous quitte, mais envoyez nous vos projets, on en parlera autour d’un verre (ou plusieurs ! ? !). |
COUP DE GUEULE !?!? La pin’s mania…! Important: Les faluches ne doivent devenir en aucun cas des “arbres de noël”: Elles doivent signifier quelque chose; ils seraient donc bon de se débarasser de quelques pin’s inutiles et ne conserver que les badges de congrès, universitaires ou de coeur uniquement. La Faluche est une entité et non pas une collection de pin’s. A bon entendeur… Joyeux noël quand même… |
ABONNEMENT: Cher(e)s ancien(ne)s loin de votre patrie universitaire et falucharde, restez en contact! Il est prévu 4 numéros pour l’année (on s’y est pris un peu tard, on fera mieux l’an prochain) pour la somme modique de 32 francs, port compris. Faire la demande auprès d’un GM, ou bien directement à l’AFRE citée ci-dessous. Bien sûr, ce sera avec plaisir que nous recevrons votre courrier accompagné d’un article, dessin ou d’une actualité falucharde de par chez vous. |
REMERCIEMENTS: Mise en page:P’tit joe, Erwan & Marmotte(Sciences), Twix (Pharma). Dessins:Benjamin (Arts plastiques). Articles:Hervé (Histoire), Ludo (Médecine),Mimosa (Droit),Mickaël (PHARMA), Manu (Histoire Poitiers), P’tit joe, Erwan & Marmotte(Sciences), Gougou (Barman juriste au Webb). Logistique:Poupée (GC Sciences Montpellier) pour les pâtes, Ludo (Sciences) pour le pizzas, Stéphanie pour le moral. ********************** “A.F.R.E.” Association des Faluchards de RENNES c\o ARES 263, av. du Général LECLERC Campus de Beaulieu 35700 Rennes |