1942 – Montpellier – Faculté de Médecine – Les statues ne sont plus là

Selon la légende, si une étudiante en première année de médecine, lors de sa première visite des lieux, était vierge, et si elle sortait après avoir obtenu son diplôme toujours dans le même état, alors les statues de Lapeyronnie et Barthes se dresseraient pour la saluer.

Selon cette photo, cela a du se passer:

Cachées pour ne pas être fondues.

Les statues de Lapeyronie et Barthez : Hommage à deux illustres médecins
Inaugurées en 1864 sous le mandat du doyen Bouisson, les statues de François de Lapeyronie et Paul-Joseph Barthez trônent fièrement devant la faculté de médecine de Montpellier. Inspiré de l’entrée du Palazzo Vecchio à Florence, leur emplacement et leur conception ont fait l’objet d’un projet minutieux dès 1858.

Chirurgien hors pair, Lapeyronie s’illustre au service de l’armée des Cévennes sous le maréchal de Villars, puis dans la campagne de Fontenoy aux côtés du maréchal de Saxe. Premier chirurgien du roi Louis XV, il est anobli et loge aux Tuileries. Ses contributions à la médecine sont considérables : il fonde l’Académie de chirurgie, instaure un enseignement chirurgical rigoureux à Paris et Montpellier, et dote sa ville natale d’un collège de chirurgie, Saint-Côme.

Théoricien renommé, Barthez s’impose comme l’un des principaux législateurs de la science médicale grâce à ses écrits et sa doctrine. Médecin de Napoléon Ier, après avoir servi le duc d’Orléans, il laisse une empreinte indélébile sur la médecine de son époque.

Réalisées par les sculpteurs Gumery et Lami, les statues de Lapeyronie et Barthez ont coûté 13 000 francs chacune. Au-delà de leur valeur artistique, elles incarnent la mémoire de deux illustres médecins qui ont marqué de leur empreinte l’histoire de la faculté de Montpellier et de la médecine française.

 

Le contexte : la menace de la fonte des statues

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les statues de Paul-Joseph Barthez et de François de Lapeyronie, qui ornent l’entrée de la faculté de médecine de Montpellier, ont été cachées pour éviter qu’elles ne soient fondues par les nazis pour la fabrication d’armes.

En 1940, la France tombe sous l’occupation allemande. Dans le cadre de leur politique de récupération des métaux, les nazis ordonnent la fonte des statues et autres monuments en bronze. Les statues de Barthez et Lapeyronie, situées dans un lieu public et fabriquées en bronze, étaient donc menacées.

L’action héroïque : le sauvetage des statues

Face à cette menace, le professeur aoul Gaston Giraud, doyen de la faculté de médecine à l’époque, décide d’agir. Avec l’aide de quelques membres du personnel et des etudiants en medecine, il organise le démontage des statues en novembre 1942. Les statues sont ensuite cachées dans un lieu secret, connu de quelques personnes seulement, afin de les soustraire aux regards indiscrets des occupants, dans les sous-sols de la faculté semble-t-il.

Le doyen, Raoul Gaston Giraud, avec le soutien des étudiants en medecine descendent dans la nuit les 2 statues, semble-t-il dans les sous sols de la Faculté.

 

Sous le pseudonyme de Lieutenant Noëlle, Jacqueline de Chambrun, étudiante à la Faculté de médecine de Montpellier, participa à la dissimulation des statues de l’école de médecine en 1942. Le socle derriere elle est vide.

Jacqueline de Chambrun, née le 19 décembre 1920 à Casablanca et décédée le 24 septembre 2013 à Marvejols, fut une pédiatre renommée et une résistante de la Seconde Guerre mondiale. Sous le pseudonyme de “Lieutenant Noëlle”, elle rejoignit le réseau Combat, où elle rencontra son futur époux, Gilbert de Chambrun.

Pendant ses études à la Faculté de médecine de Montpellier, elle participa à la dissimulation des statues de l’école de médecine en 1942. Recherchée par la Gestapo, elle se réfugia dans le maquis du Mont Mouchet avant de rejoindre le 81e régiment d’infanterie.

Après la guerre, elle s’engagea activement dans la lutte contre les injustices sociales et pour les droits des femmes. Elle joua un rôle essentiel dans la création du premier centre de protection maternelle et infantile de la Seine-Saint-Denis.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacqueline_de_Chambrun

Le retour des statues : un symbole de résistance

Après la Libération de Montpellier en 1944, les statues sont retrouvées et replacées sur leur piédestal le 19 novembre 1945. Cet événement est vécu comme un symbole de la résistance de la communauté universitaire à l’oppression nazie.

Un héritage précieux

Les statues de Barthez et Lapeyronie, au-delà de leur valeur artistique, représentent aujourd’hui un témoignage important de l’histoire de la faculté de médecine de Montpellier et de la ville dans son ensemble. Elles rappellent le courage et la détermination des individus qui ont lutté pour préserver le patrimoine culturel français face à la barbarie nazie.

 

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