2018 – Les secrets d’une façade reconstruite pierre par pierre

Rue Gustave-Simon, une façade a été reconstituée lors de l’extension du Musée des Beaux-Arts. La raison : c’est derrière ces murs qu’a germé la plus vieille association étudiante de France ! Une plaque le rappelle désormais.

C’est sans doute une histoire que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Lors de son extension en 1999, le Musée des Beaux-Arts de Nancy a certes préservé dans ses entrailles des vestiges de fortification. Ce que l’on sait moins, c’est qu’au bas de la rue Gustave-Simon, le maire d’alors, André Rossinot, avait aussi exigé de l’architecte qu’il préserve une façade dans son projet. Laquelle a été démontée pierre par pierre puis reconstruite et intégrée dans le complexe. Il y avait là une bonne raison que les passants, presque vingt ans plus tard, peuvent découvrir grâce à une plaque commémorative qui vient d’être dévoilée sur le mur.

Resto U « bon marché »

C’est là, derrière ces pierres que s’est développée l’Association générale des étudiants de Nancy (AGEN), avec une bibliothèque et de nombreux événements festifs, créant même dans le prolongement de l’immeuble de l’époque « un restaurant universitaire bon marché ».
Ce pourrait être une histoire très locale sauf que l’AGEN, après une période d’associationnisme étudiant durement réprimée de la Restauration au Second Empire, fut la « première association générale des étudiants de France », souligne Romain Pierronnet, conseiller métropolitain délégué à la vie étudiante. Son modèle essaima un peu partout.
Fondée en 1877 sous le nom d’Union des étudiants, elle reste, 140 ans après, la doyenne des associations d’étudiants (mais en sommeil car jamais dissoute). Il est vrai que les AGE, qui furent un mouvement unique à vocation représentative, éclatèrent avec mai 1968 en différents courants.


Exposition et faluches

L’AGEN est ainsi le symbole de l’engagement étudiant. Pas un hasard d’ailleurs si la plaque a été dévoilée par le maire de Nancy et le président de la Métropole, des représentants du rectorat, de l’université, des étudiants… Elle témoigne d’une page d’histoire que s’efforce d’ailleurs de préserver et valoriser la « Cité des Mémoires Étudiantes » présidée par Jean-Philippe Legois. Cette association propose d’ailleurs jusqu’au 16 février une exposition sur les « AGE » dans les murs du GEC (cours Léopold), autre site emblématique de la vie étudiante. Entre panneaux, vidéos, documents anciens et faluches, on arpente une histoire qui peut démarrer rue Gustave-Simon avec le fronton d’un immeuble réalisé par le sculpteur lorrain Bussière.

Source : https://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2018/02/04/les-secrets-d-une-facade-reconstruite-pierre-par-pierre?fbclid=IwAR3o17_HvtcZeLoJdyQfx8RXezyt0F2SoeA8drlLW7XqPxnwNyEL7d_ucUE

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