© Marie-Laure Aveline
Source: https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/un-clitoris-geant-dans-le-ciel-universitaire
Appelée de ses vœux par une association et soutenue par l’université, l’installation d’un clitoris géant, à visée pédagogique, a été inaugurée sur le campus.
L’œuvre du sculpteur anglais Matthew Ellis va forcément interroger. Elle donne l’impression de flotter dans les airs, retenu par un simple un mat d’acier de plusieurs mètres fixé solidement au sol. Ainsi, la représentation d’un clitoris – organe féminin dessiné pour la première fois cette année dans un manuel scolaire de SVT (Édition Magnard) – installé sur un espace universitaire et de façon pérenne est un première (*). Elle est le fruit d’un partenariat entre l’université et l’association « Les ami.e.s des femmes de la Libération » (LAFL), qui lutte contre la prostitution, l’excision et toute forme de violence faite aux femmes.
Une œuvre pour sensibiliser
« Pourquoi l’université a-t-elle validé ce projet ?, a interrogé Yves Jean, président de l’université, lors de l’inauguration de la sculpture, hier midi. Pour une raison liée sur le fond aux enjeux relatifs aux violences faites aux femmes. Et plus globalement, à l’université, nous travaillons à sensibiliser les étudiants et le personnel à l’égalité entre les hommes et les femmes. C’est une œuvre qui sur le fond sensibilise. Elle a aussi une esthétique, une beauté qui s’inscrit dans les œuvres qui ont du sens. »
En présence de l’ex-députée Catherine Coutelle, également très engagée dans la défense des droits des femmes, les représentantes de l’association ont rappelé le rôle de l’association créée en 2016. « Nous voulions apporter notre aide aux victimes de la traite humaine et contraintes de se prostituer à Poitiers, en allant plus loin que de les rencontrer sur leur lieu de travail. La création de cette asso’ permet de leur fournir une aide au quotidien mais surtout de les accompagner dans un parcours de sortie de la prostitution. »
La présidente de l’association, Emma Crews (absente pour raisons personnelles) est à l’origine du projet (lire notre édition du 18 octobre) après avoir rencontré à la fois Allison Ellis, la fondatrice de l’association anglaise « Invisible Traffik » (engagée dans le même combat que LAFL), et son mari Matthew Ellis. Ce dernier a souhaité faire don de sa sculpture (en couteaux de métal, métaphore des mutilations sexuelles) pour soutenir cette cause de ce côté-ci de la Manche.
(*) La sculpture est installée entre la Maison des étudiants et la Maison des Sciences de l’homme et de la société.
> Il existe également, sur le campus, un phallus géant en béton de l’association estudiantine de l’ordre du Vénéré Bitard (Loué Soit-Il !) Les membres de cette confrérie n’ont pas été invités hier. Une poignée d’entre eux et elles est néanmoins venue admirer l’œuvre, de plus près, à l’issue de la cérémonie.
