1988 – Réapparition de la Faluche

Les dictionnaires ne peuvent guère les renseigner à ce sujet. Le Robert {Dictionnaire de la langue française, éd. 1977) rappelle seulement que c’est un « béret d’étudiant » (terme d’origine obscure). Le Larousse {Grand dictionnaire encyclopédique, éd. 1983), signalant que c’est un terme vieilli (dont l’étymologie serait à rechercher dans le lillois faluche, galette ?), indique que c’est le béret de velours noir des étudiants.
Ce béret aurait cent ans d’existence. Il aurait été adopté par les étudiants français à l’occasion d’un congrès international auquel tous les étudiants étrangers portaient des coiffures spéciales, généralement des casquettes de couleurs vives.
On peut se demander s’il n’a pas été choisi alors à l’imitation du béret alpin. Ne s’en coiffe-t-on pas de la même façon ? N’en a-t-il pas la forme et l’ampleur ? Serait-ce d’ailleurs une coïncidence si justement le béret alpin a également cent ans, sa description ayant été précisée par une décision ministérielle du 24 mars 1889 ? Il comporte trois parties : un bourrelet de tête d’une hauteur de 18 mm, qui se rentre à l’intérieur quand on se coiffe du béret ; une couronne et un turban qui, tissés en laine d’une seule pièce et sans couture, ne peuvent se distinguer que lorsque le béret est à plat, le turban réunissant au bourrelet la couronne dessus du béret.
La faluche comprend pareillement une couronne et un turban en velours noir d’une seule pièce, mais au lieu d’un bourrelet, un bandeau qui n’est pas rentré à l’intérieur quand on coiffe le béret. Ce bandeau, de 40 mm de hauteur environ, est traditionnellement recouvert d’un ruban de la couleur attribuée à la faculté : rouge pour les étudiants en droit, velours cramoisi pour ceux de médecine, amarante ceux des sciences, jaune d’or pour ceux des lettres et velours vert pour ceux de pharmacie.

Dans certaines associations d’étudiants, comme à Paris, la faluche ne comporte pas ce seul ruban sur le bandeau, mais parfois bien d’autres ornements : rubans au travers de la couronne, divers insignes généralement métalliques sur le bandeau ou la couronne, armoiries de la ville universitaire brodées ou sur écusson de métal, etc. Il n’est évidemment pas question de les décrire ici, ni d’en indiquer la signification.

Cette réapparition de la faluche sera-t-elle durable ? Ce que l’on peut en dire actuellement, c’est qu’à Paris, elle serait portée par quelques étudiants en droit et en pharmacie. Pour ces derniers, en juin 1988, une quarantaine d’étudiants s’en était procuré une et beaucoup plus en province. La photo ci-jointe représente une manifestation en l’honneur de la faluche organisée le 22 juin 1988 à laquelle Mlle le Professeur Bournique avait été invitée ainsi que moi-même en qualité de président de la Société d’Histoire de la Pharmacie.

GROUPE D’ÉTUDIANTS EN PHARMACIE PARISIENS PORTANT LA FALUCHE
(au premier plan, M. le Doyen honoraire G. Dillemann et Mlle le Pr C. Bournique)

Georges DILLEMANN.

 


In: Revue d’histoire de la pharmacie, 76e année, N. 279, 1988. pp. 369-370.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1988_num_76_279_3005


 

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