Du fond de la grotte obscure où vit celui que certains appellent le Vieux Sage (alors qu’il est encore jeune et fringant de santé), des psalmodies étranges résonnent. « Gangnam Staaaaïïle !!! oooooooo sexy lady !! » 

Les jeunes téméraires qui ont une fois de plus grimpés le long des chemins tortueux de la montagne pour rejoindre l’antre du vieux sage se serrent les uns contre les autres, effrayés de cette étrange mélopée, transis par le froid glacial et le vent hivernal qui souffle sur ces contrées lugubres. 

le plus courageux d’entre eux s’avance, malgré les gestes frénétiques de ses compagnons. 

« Euh… Lonch’ ? » 

« Gangnam Staaaaaaïïïle !! Putain de merde, on peut jamais être peinard… QUOI ??!! » 

« Euh… on voudrait ton avis… » 

« Sur quoi, putain ? Démerdez vous… » 

« Ben, tu sais bien sur quoi… » 

« Ouais…. Je sais… Bon, ouvrez vos esgourdes, je vais être sérieux, pour une fois. » 

L’ascension avait été rude, la marche longue et ardue, les éléments s’étaient déchainés sur les aspirants à l’ancestrale sagesse. Ils n’étaient plus qu’une dizaine, vêtus de hardes, de vêtements qui avaient du autrefois être dignes ; les réserves d’alcool s’étaient taries depuis longtemps, et la soif, le désespoir, ainsi qu’une certaine forme de délirium tremens, faisaient briller des yeux fatigués, rougis.